Les 8 et 9 avril 2023 à Besançon
Dirigé par Claude Luzet sensei, kyôshi 6e dan, assisté de Yolande Terrasson, 4e dan.
Ce stage organisé à Besançon avait pour thème « l’entretien du matériel ».
Ce stage était à petit effectif afin de permettre une transmission et un travail efficace.
Les treize participants qui venaient du territoire de la CTKNE : Dijon, Grandfontaine, Lille, Nancy, Strasbourg et, évidemment, Besançon, se sont retrouvés au gymnase Fontaine-Écu non loin de l’hébergement du CIS, Centre international de séjour des Montboucons.
Claude et Yolande ont alterné leurs interventions avec la même bienveillance, autant de générosité sans les savoirs transmis et une grande humilité. Chaque participant a pu exprimer ses craintes, ses questionnements et ses difficultés pour terminer le stage avec une confiance et une sérénité grandies sur les gestes de l’entretien du matériel de kyûdô.
Le stage a débuté, une fois n’est pas coutume, dans le vif du sujet. Francis nous a vendu fièrement le support de plaques de mousses réalisé pour leur azuchi en tubes PVC. Léger, solide, modulable (jusqu’à 25 mètres de large). Les plans seront mis à disposition de tous sous peu.
Claude nous a ensuite amenés à redécouvrir nos arcs et à en prendre soin. Qu’ils contiennent des matières synthétiques ou qu’ils soient complètement en fibres naturelles, beaucoup d’indications, de conseils et de démonstrations ont illustré cet enseignement. Les stagiaires auront mémorisé, à n’en pas douter, les noms des principaux facteurs d’arc. En tout cas, le questionnement du choix d’un arc en fonction de son niveau, de sa puissance a garanti des interrogations nombreuses et une écoute respectueuse. Quelques notions basiques quant à la pratique ont été rappelées, de l’utilisation de l’arc à la mesure du yazuka et comment déterminer la taille de la flèche, la fréquence du travail des hassetsu pour se donner une chance de progresser.
Yolande a ensuite pris le relais dans un véritable marché aux puces de matériels de fabrication ou d’entretien des flèches ; ça déborde d’ingéniosité dans les dôjô. Un bon siècle devait séparer les plus anciens outils des plus modernes. Le sujet de la réfection des flèches a occupé une bonne partie de l’après-midi sous forme de travaux pratiques. Nettoyage des fûts des flèches, préparation des plumes, collage, réalisation des motohagi, shitahagi et urahagi et autres décorations ont été abordés.
Évidemment, aucune flèche ne put être terminée en si peu de temps et l’atelier s’est poursuivi tout au long du dimanche, en alternance avec les ateliers de Claude pendant les phases de séchage. Les arcs furent aussi déshabillés et remis en état. La réfection du yazuridô et du nigiri fut abordée. John fit une démonstration de tô décoratifs aussi esthétiques qu’ingénieux.
Chacun aura pu réaliser le remplacement de son ichimonji ou de son suginari en fonction du rotin qu’il avait apporté. Plusieurs arcs seront montrés avec fierté dans les dôjô du territoire dans les prochaines séances. Plusieurs dizaines de recommandations, règles et conseils furent prodigués avant et pendant leur mise en application.
Les gants furent l’objet d’une attention particulière ; d’aucuns parlèrent de « kakemancie » (art divinatoire par la lecture du gant). Le premier enseignement aura été d’éviter de salir le gant pour éviter de devoir le nettoyer. Le nettoyage est un sujet complexe qui aura, avec le travail du tsurumakura, occupé la fin de la matinée.
La comparaison des techniques de maintien au sec du gant après la séance aura, là encore, fait la démonstration de l’ingéniosité des uns et des autres, de la traditionnelle serviette à la forme en rotin, du sac de riz jusqu’à l’aérateur réalisé au style 3D ; des siècles séparent les différentes techniques. Le sujet fut clos par un rappel sur la façon de ranger son gant avant de filer déjeuner.
Le stage s’est terminé par l’étude théorique du nakajikake et des cordes. Les dernières couches de vernis posées sur les motohagi, shitahagi et urahagi des flèches, certains auront testé l’azuchi démontable pour tirer quelques flèches et bénéficier de l’attention de Claude.
L’ensemble du petit groupe aura vécu un séjour riche d’échanges, de convivialité, pour le plus grand bonheur des plus jeunes aux plus anciens. Chacun remercie Claude, Yolande et les membres de l’AKB (qui se sont mis en quatre pour nous accueillir) pour leurs générosités respectives.
G.G.
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