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Stage shodan et nidan du 11 juin

Ce stage était dirigé par Jean-François Decatra sensei, assisté de Vincent Payen, à l’attention des pratiquants de niveau shodan et nidan, dont la plupart se présenteront à l’examen du grade supérieur cette année.

Par une déjà tiède matinée de fin de printemps, le stage s’ouvre par le tir de cérémonie réalisé par les enseignants, en l’occurrence un hitotsu-mato sharei, tir effectué sur une seule cible ; plus habituellement réalisé à trois ou quatre archers, cette fois il sera réalisé à deux. Le tir de cérémonie au début des stages ou d’autres événements n’est pas une simple tradition ; comme on a pu ressentir, cet acte nous met dans un rythme et un état d’esprit de calme et de respect de la pratique. Il semble évident, après ce moment, que nous ne sommes pas venus ici pour faire n’importe quoi.


En entrant dans la pratique, chacun participe au tir habituel en rythme d’examen, lequel sera amplement corrigé et commenté par les enseignants. Nous nous apercevons, malgré le fait que pour certains nous avons quelques années de pratique, que les alignements sont souvent relatifs et parfois franchement défaillants. L’accent sera mis ainsi dans ce stage (qui n’avait pas un thème défini au préalable) sur les formes, en commençant par le commencement, c’est-à-dire par le salut. Vers quoi exactement doit-on diriger son regard et saluer ? Sauf existence d’un lieu sacré, plus courant au Japon, ou un drapeau, la règle la plus générale est qu’on se dirige vers le juge le plus gradé (qui s’assoit le plus à gauche sur notre champ de vision). Il est important pour le premier (ômae), mais pour les autres aussi, de prendre des points de repère visuels lors des déplacements, colonnes, poteaux, portes, ce qui facilite la tâche, surtout que nous nous trouvons dans l’endroit même où auront lieu cet été les shinsa (examen), le Dojo National de Noisiel.


Lors de la correction de nos tachi, l’accent est mis sur la respiration (ikiai), le regard (mezukai), et la posture (dôzukuri). La respiration a une influence directe sur le rythme et l’harmonie des enchainements du groupe (maai), tandis que le regard influe sur la posture et il est très présent pendant zanshin, ce moment suspendu où on expérimente la " rémanence ", ce qui continue à agir de notre tir. Tout est lié, mais il est nécessaire d’identifier ces éléments individuellement.


Nous avons aussi travaillé en détail les entrées et les sorties du shajô (espace du tir), qui sont souvent négligées, le mental étant plus concentré sur le tir, qui n’est pas encore imminent ou qui a été déjà fait. Or le kyûdô, dans la pratique et l’attitude psychique qu’il requiert, commence bien avant et se termine bien après le tir lui-même, on pourrait même dire qu’il est de chaque instant, car c’est aussi un élément de la qualité de toute notre vie.


Ainsi, le fait de compenser l’inclinaison des flèches lors du salut, c’est quelque chose que nous connaissons, mais nous ne pensons pas toujours à le faire aussi lors des (petit salut) et quand nous descendons vers le sol et que l’arc devient beaucoup moins incliné.


Puis arrive le moment de travailler les incidents de tir (shitsu), dont le traitement est très représentatif de l’attitude générale du kyûdô par le fait de les assumer et les corriger, et cela sans sortir de l’état d’esprit du tir, avec des mouvements précis et efficaces, de sorte que le tir de groupe puisse continuer.

L’après-midi venant, la chaleur et l’humidité se faisaient déjà un peu oppressantes, ce qui nous amène aussi à la nécessité de cultiver la volonté ; bien sûr, il faut s’hydrater, mais l’attitude intérieure est plus sollicitée pour garder la concentration nécessaire et profiter de l’enseignement, qui se poursuivit avec du tir libre corrigé ; occasion de mettre en pratique tout ce que nous avons reçu.



Ce stage nous a montré une fois de plus que le kyûdô, que nous avons la chance de pratiquer, est une activité de perfectionnement permanent. Car, bien qu’il ne soit pas possible d’être totalement préparé pour un examen, le fait d’y travailler et de s’y confronter, nous fait avancer beaucoup vers la vérité de notre situation, de notre niveau actuel, de nos améliorations nécessaires et de celles qui sont à notre portée.

L’attitude des enseignants est digne d’être mentionnée, car il y a dans la transmission du kyûdô une pédagogie particulière, peut-être partagée par d’autres arts martiaux, mais ce jour-là cela était évident ; cette façon d’enseigner combine bienveillance et précision, calme et exigence. L’attention portée sur chaque étudiant, avec nos particularités corporelles et psychiques, et la qualité du groupe, fait qu’un sentiment de gratitude va en s’intensifiant quand les derniers moments du stage approchent. La philosophe Simone Weil a dit « L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité ». Ceci était flagrant au moment de nous quitter ce jour.


Rédacteur : Daniel Ramirez (dôjô MAM-SK)



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